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Soldats noirs au Canada

Published on Feb 20, 2025

L’exemple de George Lawrence 

Né en esclavage en 1790, George Lawrence aurait été acheté par un loyaliste installé près de Kingsclear, dans la colonie du Nouveau-Brunswick, avant d’obtenir sa liberté. La légende veut qu’il aurait sauvé la fille de son maître. Désormais libre, il se rend à Fredericton (Nouveau-Brunswick) et devient domestique pour un médecin en ville. C’est au déclenchement de la guerre de 1812 qu’il s’enrôle dans le 104e régiment. Il est fait tambour, un rôle important de communication au sein des forces armées. Non seulement accompagne-t-il la marche et les différentes actions des troupes, mais les tambours servent aussi à relayer, grâce à leurs rythmes, les différents ordres des officiers sur le champ de bataille. Ils sont aussi utilisés pour d’autres tâches de soutien et sont même désignés pour exécuter la peine du fouet aux soldats condamnés pour différents crimes dans leurs régiments. Lawrence participe aux actions de son régiment dans le Haut-Canada en 1813 et en 1814. À la fin de la guerre, il retourne vivre à Fredericton. Il y fonde une famille avec Phoebe Stewart et ils auront six enfants. Pour le reste de sa vie, il est ouvrier et continue de servir la milice en tant que sergent.  

Lawrence n’est pas le seul exemple de soldat noir au 104e régiment. On peut aussi penser au soldat John Baker, né en esclavage au Bas-Canada, qui a rejoint le 104e régiment avant de continuer sa carrière militaire dans l’armée britannique et de participer à la bataille de Waterloo, en 1815. On peut aussi penser au tambour Henry Grant, fils de loyalistes noirs originaires des États-Unis qui se sont réfugiés au Nouveau-Brunswick après la guerre d’Indépendance et qui a rejoint le 104e régiment au début de la guerre de 1812. À ce jour, on ne connaît pas le nom de tous les soldats noirs qui avaient rejoint le régiment ou même leur nombre exact.  

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Lawrence n’est pas le seul exemple de soldat noir au 104e régiment. On peut aussi penser au soldat John Baker, né en esclavage au Bas-Canada, qui a rejoint le 104e régiment avant de continuer sa carrière militaire dans l’armée britannique et de participer à la bataille de Waterloo, en 1815. Il y a aussi le tambour Henry Grant, fils de loyalistes noirs originaires des États-Unis qui se sont réfugiés au Nouveau-Brunswick après la guerre d’Indépendance et qui a rejoint le 104e régiment au début de la guerre de 1812. À ce jour, on ne connaît pas le nom de tous les soldats noirs qui ont rejoint le régiment ou même leur nombre exact.  

Le 104e régiment pendant la guerre de 1812  

Au début du 19e siècle, la situation en Amérique du Nord est délicate entre les colonies britanniques et les États-Unis d’Amérique. Il reste plusieurs points de tension depuis la fin de la guerre d’Indépendance et une nouvelle guerre risque d’éclater.  

Dans ce contexte, le New Brunswick Regiment of Fencible Infantry se porte volontaire pour rejoindre les rangs de l’armée et devenir un régiment d’infanterie régulier. En 1808, leur offre est rejetée, mais elle est acceptée en 1810. C’est à ce moment que le régiment est officiellement renommé le 104e régiment d’infanterie (104th Regiment of Foot). Avec ce statut, le régiment est désormais intégré dans la structure de l’armée britannique. Avec la déclaration de guerre des États-Unis en juin 1812, le régiment sera déployé pour une première fois hors du Nouveau-Brunswick.  

En 1813, le 104e est appelé à servir au Haut-Canada. Il est rassemblé à Fredericton où il entreprend alors une longue marche hivernale vers Kingston (Ontario). Partis le 16 février 1813, les 500 soldats et 20 officiers rejoignent Québec le 15 mars. On sait que le régiment est passé sur les plaines d’Abraham puisqu’un bouton régimentaire provenant d’un uniforme de soldat du régiment a été trouvé lors de fouilles archéologiques sur le site et est conservé dans la collection de la CCBN. Après quelques jours de repos, il continue sa marche vers Kingston où il est arrivé le 12 avril 1813. Cette marche épique s’étire finalement sur plus de 1 100 kilomètres dans la neige et le froid hivernal.  

Toutefois, pas de repos pour les hommes du 104e régiment. Le régiment participe à la bataille de Sacket’s Harbor, à la fin mai 1813, et certaines compagnies participent aussi à la bataille de Beaver Dams le 24 juin 1813. Après avoir passé l’hiver à Kingston, le régiment participe aussi à la bataille de Lundy’s Lane, au siège du Fort Erie et à la bataille de Cook’s Mills en 1814. Leur statut très actif est reconnu quand le régiment reçoit les honneurs de bataille suivants : « Niagara, 1814 » et « Défense du Canada, 1812-1815 ». On sait aussi que certains hommes du régiment sont demeurés à Québec à l’hiver 1814-1815. En 1815, à la fin de la guerre, le régiment est à Montréal après avoir passé de nombreux mois entre le Haut-Canada et le Bas-Canada. En 1817, il est finalement dissout à Montréal.  

Toutefois, pas de repos pour les hommes du 104e régiment. Le régiment participe à la bataille de Sacket’s Harbor, à la fin mai 1813, et certaines compagnies prennent aussi part à la bataille de Beaver Dams le 24 juin 1813. Après avoir passé l’hiver à Kingston, le régiment s’engage aussi à la bataille de Lundy’s Lane, au siège du Fort Erie et à la bataille de Cook’s Mills en 1814. Leur statut très actif est reconnu quand le régiment reçoit les honneurs de bataille suivants : « Niagara, 1814 » et « Défense du Canada, 1812-1815 ». On sait aussi que certains hommes du régiment sont demeurés à Québec à l’hiver 1814-1815. En 1815, à la fin de la guerre, le régiment est à Montréal après avoir passé de nombreux mois entre le Haut-Canada et le Bas-Canada. En 1817, il est finalement dissout à Montréal.  

Vignette photo

L’exemple de George Lawrence et du 104e régiment peut paraître anecdotique. Il existe toutefois des dizaines de récits comme celui-ci qui permettent de commencer à comprendre la présence des Noirs Canadiens dans les forces armées britanniques ou canadiennes et, par extension, la contribution majeure de ceux-ci à l’histoire du pays. Si ces témoignages peuvent paraître plus rares ou difficiles à trouver, c’est également parce que leur participation se faisait en dépit de la discrimination et du racisme dont ces individus étaient les victimes. La discrimination était toujours présente dans l’armée et dans la société coloniale britannique du début du 19e siècle. L’esclavage était toujours légal. Le parcours de ces individus est le début d’un long combat vers des changements sociaux significatifs.